Migration irrégulière: qu’est-ce qui pousse nos jeunes à partir?
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Migration irrégulière: qu’est-ce qui pousse nos jeunes à partir?

En 2018, le Programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) de l’OIM (Organisation Internationale pour la Migration) classait la Guinée comme étant le 2ème pays d’origine des bénéficiaires de son programme d’aide [1]. De nos jours, nombreux sont les jeunes guinéens qui sont tentés par l’aventure. Ils veulent traverser la méditerranée, rejoindre l’Europe. Même si certains ont choisi de rester, d’autres ont opté pour la migration : fuir les conditions de vie difficiles, les dures réalité de la Guinée. Partir ou rester ? Telle est la question que se posent mes concitoyens. Les raisons sont multiples dont entre autres :

La pauvreté et le chômage

Le chômage est l’une des raisons principales qui pousse nos jeunes à partir pour l’Europe [2] où ils espèrent obtenir du travail. En Guinée les données sur l’emploi sont insuffisantes. En 2019, l’Institut National de la Statistique évaluait le taux de chômage à 5,2% avec un taux de pauvreté de 47,3% [3]. Cette situation fait que beaucoup de nos jeunes qui terminent leurs études universitaires restent sans emploi. Ils sont donc obligés de se tourner vers les petits commerces afin de subvenir à leurs besoins. C’est le chômage qui entretient la pauvreté dans nos cités créant ainsi le désespoir chez nos jeunes qui finissent par partir.

Le rôle de nos familles

Les familles occupent un rôle central dans la migration. En effet, les familles sont les premières bénéficiaires des aides apportées par les expatriés. De ce fait, il n’est pas rare qu’elles participent aux financement des projets de voyages de ceux-ci.

« il ne nous restait rien du tout, il a fallu qu’on appelle nos parents au pays qui nous ont envoyé de l’argent» ( Touré Abdoulaye, jeune migrant de retour au pays).

Il est aussi important de se rappeler que parmi les migrants, nous retrouvons des mineurs. Ce qui nous amènerait donc à conclure que certaines familles ou du moins certains membres de ces familles financent le voyage de leurs enfants. Sinon comment expliquer le fait que des enfants qui ne peuvent pas se payer le prix du voyage puissent traverser la méditerranée ?

Le manque de volonté politique

Concernant la migration irrégulière, les efforts fournis par nos dirigeants ne sont pas suffisants pour inciter nos jeunes à rester au pays. En effet, l’État doit créer suffisamment d’emplois afin d’embaucher un plus grand nombre de jeunes notamment en renforçant les petites et moyennes entreprises (PME). Mais aussi en faisant des campagnes de sensibilisation afin d’inciter les jeunes à prendre conscience du danger lié à la migration irrégulière. Il y a beaucoup de secteurs qui, s’ ils sont bien développés par l’État, suffisent à générer des milliers d’emplois pour nos jeunes. C’est le cas de l’agriculture, de l’élevage, du tourisme et de l’industrie, l’aménagement urbain etc. Donc l’État peut générer de l’emploi public et l’adapter aux compétences de leurs citoyens.

Enfin, même si tout nous pousse à partir, rester est le meilleur choix que nous devons accepter. Pour cela, il suffit de se donner la main afin de créer de meilleures conditions de vie et de travail pour nos jeunes. Nous sommes tous concernés, car un de nos proches est sûrement en train de se poser la question : partir ou rester ?

Alpha Oumar Baldé

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