Elle est souvent sous nos yeux la solution. Ou du moins c’est ce que pense et crois mon jeune cerveau de rêveuse intrépide. En grandissant j’ai appris que le monde a plusieurs faces et qu’il est vaste. Cette grandeur est sûrement impressionnante pour moi qui n’ai jamais voyagé. Il existe donc d’autres terres, d’autres personnes et je les vois maintenant à la télé. Je suis reconnaissante envers la mondialisation bien qu’un peu réticente quant à sa totale bienséance. Elle nous fait nous sentir chez nous dans le monde et proche de tous les peuples voisins. D’un autre côté elle nous expose le large écart qui existe entre nous et ceux-ci en nous mettant sous les yeux leur vie quasi parfaite.
Bon nombre de jeunes africains comme moi ont eu la chance de voyager et de rejoindre ces terres loin de leur Afrique natale. Si la destination est la même, l’occident, les moyens de s’y rendre ne le sont pas. Les plus privilégiés sinon les plus patients empruntent les voies de l’air, légales et sûres. Tant dis que les moins chanceux ou impatients tentent à leur risque et périls l’aventure de l’immigration clandestine en empruntant des chemins tout aussi dangereux et incertains et frôlant la mort à chaque pas. Je ne me vois dans aucun des deux cas ou au pire le premier me conviendrait bien car tout simplement je suis une africaine qui s’aime
Une africaine qui s’aime
Je suis africaine, guinéenne de mes deux parents et je m’aime. En m’accordant ce droit égoïste j’aime mon identité et mon continent par la même occasion. C’est ici chez moi et ma vie a un sens sur cette vieille terre. Loin de moi l’idée de penser que ces millions de jeunes ne s’aiment pas mais ce n’est là que mon ressenti.
La solution elle existe ici
Pas qu’à cause de mon profond amour pour ces terres. Je resterai simplement pour chercher et trouver la solution. Les jours ne seront pas toujours heureux et je cherche encore ma voie comme bon nombres de jeunes africains mais en étant certaines de la trouver. L’Afrique a besoin de moi et ce n’est pas en mettant ma précieuse vie en danger que j’aiderai à faire bouger les choses.
Des exemples de réussites purement africains
Il y en a qui ont trouvé leur voie ici alors pourquoi pas moi ? C’est ce que je me dis à chaque fois que je lis ou que je vois la biographie d’un jeune africain qui a fait un exploit en restant sur cette vieille terre. Des exemples de réussite nous en avons à n’en plus finir et cela donne espoir.
L’immigration clandestine demeurera toujours dangereuse
Elle nous guette il est vrai à chacun de nos pas . Quand on échoue elle se présente et beaucoup de jeunes gens ne résistent pas à cet appel aguicheur, ils cèdent. Mais ce n’est qu’une diablesse déguisée en fée car entre la dure traversée du désert, l’insécurité dans les pays d’embarcation les péripéties en mer et l’avenir incertain si bien sûr on arrive sain et sauf, il y’a beaucoup trop de risques pour nos vies pourtant si précieuses.
Si ce n’était que pour ces simples raisons que l’immigration clandestine n’est pas une option, aujourd’hui une plus grande s’ajoute à celle-ci car c’est cette route incertaine et dangereuse qu’un de mes chers amis perdit la vie. Il était jeune et c’est à la recherche du bonheur qu’il perdit la vie. Nous avons tous cet exemple ou ce proche qu’on perdit dans cette aventure, ce ne sont que des raisons de plus pour rester et leur rendre hommage.
RAMATA BALDE
