Migration irrégulière : elle perd son mari et son fils en Algérie !
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Migration irrégulière : elle perd son mari et son fils en Algérie !

Maïmouna Fofana est une jeune dame qui a été séduite et encouragée par ses amies vivant en Europe, de prendre le chemin de l’aventure. A coup de beaux rêves et de belles photos, elle décide un jour de partir de sa Guinée natale avec son mari. Malheureusement, ce voyage lui sera traumatisant à jamais. Car elle va perdre son mari en cours de route, tout comme son bébé qui mourra six mois plus tard.

L’envie de tenter l’aventure

D’un mari ouvrier et elle, femme de ménage, ils préparent minieusement ce projet qui va se matérialiser après plusieurs années d’économies. Mariam ne cesse de recevoir des coups de fil de ses amies qui sont en Europe et ne cesse de rêver un jour d’y aller aussi avec son mari. « J’étais là, je n’avais pas les moyens pour me scolariser. Donc, c’était beaucoup difficile et mes amies qui étaient parties en Europe m’encouragent à partir les rejoindre là-bas », raconte la jeune dame avec une mine serrée. 

Le jour du départ 

Un beau matin de dimanche, au lever du soleil, ils se précipitent pour se rendre à la gare routière de Bambeto ; d’où ils s’embarquent pour la capitale malienne. Arrivés à Bamako, après une semaine d’un pénible trajet, ils se font escroquer par des passeurs. Puis, ils prennent un ticket pour Algérie et sont abandonnés à Tombouctou au désert. Le cœur pleins d’amertume et de désespoir, les passagers se mettent à marcher dans le désert. Assoiffés et affamés, certains ne pouvant supporter cette épreuve mourront et seront abandonnés. Tandis que les autres vont tomber sur un contrôle de papier, Maïmouna Fofana réussit à s’enfuir mais son mari sera interpellé par la police. Essayant de sauter pour s’échapper, celui-ci tombe et succombe à ses blessures ; laissant sa femme en état de grossesse avancé dont l’enfant mourra aussi six mois plus tard.

Aujourd’hui, cette rescapée de la migration irrégulière ne souhaite plus repenser à ce mauvais souvenir qui lui a arraché son époux et son bébé. Ces dures épreuves sont les moments les plus difficiles de sa vie. « C’est très douloureux à en parler. Donc, c’est pourquoi, souvent je suis un peu paniquée de parler de ça. Depuis ce temps j’ai perdu notre fils de six mois et j’étais désespérée depuis le temps que mon mari est décédé… », explique difficilement. 

 Retour à la case de départ 

Déprimée et désespérée, elle décide volontairement de retourner en Guinée grâce à l’appui de l’OIM. Un choix qu’elle ne regrette pas, car Maïmouna Fofana arrive aujourd’hui à subvenir à ses besoins. Connaissant les dangers de la migration irrégulière, elle encourage les jeunes à ne pas tenter cette épreuve de vie ou de mort. « Le conseil que je donne aujourd’hui à mes amies et aussi aux parents, sans oublier la jeunesse, c’est que c’est mieux de rester chez nous ici. Parce que de l’autre côté, c’est pas ce qu’on nous dit à travers les photos. Certains nous demandent d’aller, qu’il y a de la belle vie. Mais tout ça, c’est faux », conclut l’ancienne candidate à la migration irrégulière.

ABDOURAHMANE BALDE

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